Mécanisme présent uniquement sur les pianos à queue. Il permet, lorsqu'il est bien réglé, une meilleure réponse de la répétition de la note, même quand celle-ci est rejouée à un tempo rapide.
Le mécanisme de double échappement est une invention révolutionnaire qui a transformé l'approche technique du piano. Basiquement, l'enfoncement d'une touche sur le clavier entraîne à sa suite la frappe du marteau sur la corde. Immédiatement après, le marteau est repoussé de la corde pour la laisser résonner, du moins tant que la touche reste enfoncée.
Ensuite, dès qu'elle est relâchée, le marteau revient à sa position de repos et un étouffoir vient se positionner sur la corde pour couper court à ses vibrations. Cette explication sommaire constitue un cycle, qui doit recommencer du début pour rejouer une nouvelle note.
L'avancée majeure du double échappement, introduite par Sébastien Erard en 1821, puis améliorée en 1833 par son neveu Pierre Erard, permet au marteau de se repositionner plus rapidement qu'avec le système conventionnel à simple échappement. Il prépare la frappe de la prochaine note sans que le marteau soit revenu à sa position de repos.
Cette grande réactivité du clavier offre différents avantages. Il autorise d'une part une meilleure réponse à la répétition de la note (plus de 10 fois par seconde), et ce, sans avoir à relâcher la touche complètement, et d'autre part il participe au développement d'un jeu plus expressif et nuancé. Cette évolution mécanique est l'une des raisons qui explique l’essor de la virtuosité sur l'instrument à partir du 19ᵉ siècle.
Cette innovation a également eu une influence déterminante sur la construction des pianos actuels. Aujourd’hui, tous les pianos à queue disposent de ce système ou d'une version améliorée. Des marques réputées telles que Steinway & Sons, Fazioli ou Yamaha continuent d'explorer et d'améliorer le système de l'échappement pour optimiser les performances de jeu des pianistes.
Le système repose sur un levier de répétition, une pièce qui maintient le marteau en position intermédiaire, permettant une nouvelle attaque sans qu’il revienne entièrement à son point de repos. Dit autrement, après avoir frappé la touche, le marteau est bloqué par l’attrape. Puis, au relâchement de la touche, l’attrape libère le marteau et la mécanique de répétition agit. Un ressort entraîne alors un levier amovible qui, à son tour, pousse le marteau vers le haut. Ensuite, le bâton d’échappement se remet extrêmement vite en place sous la pression du marteau et permet à la note d’être rejouée immédiatement.