Désigne les différents courants apparus après la fin de la Seconde Guerre mondiale et ayant en commun une remise en cause radicale des canons de la musique tonale établis depuis le 18e siècle.
Parvenus aux confins du style de la musique romantique et de l’exploration harmonique, les compositeurs du 20e siècle ont essayé de se délier des systèmes classiques. Pour ce faire, ils ont tenté de purifier l’écoute de la musique de la relation tension/résolution propre à la plupart des compositions classique. Les compositeurs se sont alors employés à explorer les modes (Ravel, Debussy, Moussorgski…), l’espace harmonique (musique dodécaphonique) et à approfondir la relation son/rythme. Face à des instruments hérités des siècles passés, l’apparition des techniques électriques, électro-acoustiques puis informatiques leur a véritablement ouvert un monde insoupçonné jusqu’alors.
La première moitié du 20e siècle représente à cet égard une époque clé où l’expérimentation par des techniques nouvelles a permis de s’affranchir du passé en créant une nouvelle forme de lutherie. C'est à partir des années cinquante, avec l'arrivée du magnétophone, que de nouvelles formes de composition directes sur le matériau sonore ont pu s'opérer. Edgard Varèse fut l'un des précurseurs dans ce domaine, en intégrant très tôt des instruments électroniques dans ses œuvres, puis en mêlant instruments et sons enregistrés.
Au cours des années 1950 et 1960, d'autres compositeurs comme Stockhausen, Luciano Berio, Pierre Boulez et György Ligeti essaieront également soit de créer des œuvres avec des sons électroniques, soit de mêler sons enregistrés et exécution instrumentale ; mais la technologie étant assez rudimentaire à l'époque, la plupart d'entre eux y renonceront temporairement. Ces techniques évoluèrent considérablement, en particulier avec l’apparition de l’informatique et des différentes méthodes de traitement et de synthèse sonore.
Les représentants Français sont Pierre Henry et Pierre Schaeffer qui fondèrent le GRM (Groupe de Recherches Musicales) où ils tentèrent, avec l'aide du magnétophone, de mettre en œuvre une musique concrète. Cette musique sur bande, née des recherches sur la nature du sonore et du musical, est désignée comme "concrète" pour l'inversion du processus de composition qui la caractérise. Au lieu de partir de ces valeurs abstraites que sont les notes pour aller vers le concret d'un résultat sonore, cette musique prend pour départ des données sonores concrètes enregistrées, et les organise par montage vers cette abstraction qu'est la musique (montage de bande). Depuis l'arrivée de l'ordinateur personnel, le traitement électronique du son permet de créer de nouvelles formes d'instrumentation dans la musique, tant au niveau de la synthèse du son (fabrication) que de la forme, de la structure de la composition.