Mot espagnol signifiante "sauce", la salsa désigne tout à la fois une danse, un genre musical, mais également une famille de genres musicaux (la musique latino-américaine). Un musicien (ou chanteur) ou bien danseur de salsa est appelé salsero (salsera au féminin).
La formation typique comprend : une section rythmique (basse, piano, timbales, congas, bongos), une section de cuivres (trompettes, trombones, parfois saxophones) et des voix (chant et chœurs).
Durant les années 1970, la plupart des groupes tentent de créer « leur » son. Les variations à base d'instruments européens, africains et créoles ont produit beaucoup de combinaisons suivant le style de musique interprété et les instruments disponibles. Les ensembles cubains sont dérivés de la tradition orchestrale, folklorique et paysanne.
Ce qu'on appelle aujourd'hui salsa est un terme difficile à définir et sujet à controverses. Il est issu de nombreux rythmes tels que le son, le mambo et la guaracha de Cuba, la plena et la bomba de Porto Rico, et différents styles tels que la charanga ou le conjunto. Mais la salsa est principalement basée sur une fusion de son montuno et de mambo. Par confusion ou but commercial, on utilise parfois le terme salsa pour y englober d'autres genres incompatibles tel que le merengue, le cha cha cha, voire même la latin-house ou la cumbia.
Ray Barretto : Eras
Pour étudier les racines de la salsa, nous devons nous tourner vers Cuba à cause de ses contributions énormes à ce type de musique. Des pays comme les USA, Porto Rico, le Venezuela, le Mexique, la Colombie et la République dominicaine ont aussi contribué au développement de la salsa, mais c'est à Cuba que furent développées ses bases. Techniquement, la salsa peut être décrite comme un terme général qui regroupe toutes ces musiques, lesquelles sont toutes structurées autour d'une cellule rythmique appelée clave. Ce qui distingue le rythme de la salsa est cette structure rythmique dans laquelle présence et rythme sont strictement maintenus par les musiciens et les arrangeurs, qui créent ainsi une base rythmique unique dans les styles musicaux d'origine afro-caraïbe. L'intégration de la percussion dans la culture populaire est peut-être la caractéristique dominante des musiques afro-cubaines.
Salsa (Rythmique de base)
La création de l'état de Porto Rico en 1952 déclenchera de grandes vagues migratoires vers la côte Est des Etats-Unis, et spécialement vers le Spanish Harlem (El Barrio), une partie du quartier « East Harlem » de Manhattan à New York. Ainsi, de nombreux musiciens portoricains jouent à New York les rythmes latins à la mode. Ces rythmes proviennent majoritairement de Cuba, alors centre de la vie culturelle des Caraïbes de par sa situation géographique. Mais après la révolution cubaine achevée en 1959, Cuba, à cause de l'embargo, perd son rôle culturel central, laissant à New York ce rôle de pôle d'attraction. La musique à New York sera alors majoritairement d'inspiration cubaine, jouée par des musiciens de toutes les Caraïbes.
Ainsi, New York voit défiler plusieurs modes venues de Cuba : la rumba en 1928, le mambo en 1949, le cha-cha-cha en 1954, la pachanga en 1964 et le boogaloo en 1966 (proche du rhythm and blues et destiné à contrer la musique populaire des Beatles). Vers 1967, les musiciens vont revenir à des sources plus latines, le son montuno particulièrement. Les musiciens new-yorkais vont innover en utilisant également des bongos et en ajoutant un ou plusieurs trombones à la section cuivre (orchestre d'Eddie Palmieri et de Willie Colon). Les grands noms de la salsa New Yorkaise : Eddie Palmieri, Johnny Pacheco, Willie Colon, Ray Barretto.