Synthétiseur reposant sur l'utilisation de la synthèse FM construite par Yamaha de 1983 à 1986. Le modèle DX7 a été le premier clavier numérique à concevoir des sonorités de nouvelles factures, au point de figurer dans de nombreuses productions discographiques durant les années 1980. La maison Yamaha, qui commercialisait à la fin des années 1970 des synthétiseurs analogiques classiques, du plus simple au plus puissant comme le fameux "CS80", avait bouleversé avec sa série des "DX" le paysage de la recherche sonore, et ce, malgré une relative complexité de la programmation.
Le DX7 s'est rendu célèbre pour ses sons de piano électrique, de basses, de cloches et, plus généralement, de percussions métalliques. Certains d'entre eux sont devenus des classiques.
John Chowning, professeur à l'université de Stanford, inventa à la fin des années 1960 le principe de la synthèse FM, mais aucune société américaine de synthétiseurs ou d'orgues ne prit le risque de fabriquer un prototype, certainement à cause des difficultés à concevoir des circuits numériques seuls capables de faire de la synthèse FM. De jeunes ingénieurs japonais, Ichimura, Hirokato et Endos se passionnèrent néanmoins pour le concept et réussirent non seulement à convaincre la division claviers de Yamaha de mettre au point des prototypes (pianos électriques disponibles avec la "série GS"), mais aussi de breveter l'exclusivité de la synthèse FM pour 10 ans.
Dès sa sortie, le DX7 s'impose. Il crée une véritable vague déferlante dans le monde des instruments électroniques. Les principales raisons commerciales de son succès (plus de 180 000 exemplaires fabriqués) sont la précision et la clarté du son qu'il produit, se démarquant des synthétiseurs analogiques qui dominaient alors le marché. De plus, son prix de vente particulièrement compétitif et une grande robustesse pour la scène seront les autres atouts de ce synthétiseur. Beaucoup de sociétés concurrentes fermeront peu après sa commercialisation. Korg, alors en fâcheuse posture, sera racheté par Yamaha en 1986. Toutefois, son concurrent direct, la société Roland, mettra fin à la domination du son FM grâce au D-50 en 1987.
Le DX7 est monotimbral et possède une polyphonie de 16 notes. Il se compose de 32 algorithmes de synthèse basés sur 6 oscillateurs sinusoïdaux, à la fois porteurs et modulateurs.
Chaque oscillateur est capable de réinjecter son propre signal en entrée. Des MIDI. Son interface très austère, par rapport aux synthétiseurs analogiques de l'époque, n'engage pas à la programmation personnelle de sons. Heureusement, les cartouches mémoires sont là, ainsi que des programmes d'éditions sur ordinateurs qui permettent d'avoir accès à une très grosse bibliothèque de patchs.
Le DX7 offrait la possibilité de monter des cartes d'extensions qui ajoutaient non seulement de la mémoire, mais également de nouvelles fonctionnalitées comme un arpégiateur, un mini-séquenceur ou un éditeur simplifié. Pour compenser le manque de maniabilité de l'appareil concernant l'accès aux différentes pages, une société allemande (Jellinghaus) créa à la fin des années 1980, un programme destiné à l'instrument et doté de 150 potentiomètres.
Plusieurs modèles ont succédé au DX7. Le plus célèbre est le DX7-II, qui améliore la qualité sonore (16 bits) et rend l'instrument multitimbral à 2 voix. Il existait également des modèles très chers composés de 2 DX7, les DX5 et DX1. Des versions simplifiées (DX27, DX100, DX9) ou en rack, comme le TX7 équivalent au DX7, complètent la gamme qui évoluera jusqu'au milieu des années 1990 avec la série SY.
De part sa nature entièrement numérique et son appproche mathématique de la synthèse, le DX7 est facile à copier ou à modéliser. Il ne dépend pas de circuits spécialisés comme les synthétiseurs analogiques, dans lesquels la qualité du filtrage varie énormément suivant les composants utilisés. Toutefois, on peut parler du "grain" particulier du DX7, que certains musiciens considéraient comme "froid".
Il existe par ailleurs une version virtuelle du synthétiseur commercialisée sous le nom "FM7" et ayant récemment évolué en "FM8" par la société allemande "Native Instrument", comportant beaucoup d'améliorations, qualité du son 32 bits, effets, filtres, etc, et compatibilité avec le DX7.