Mouvement musical apparu conjointement avec le blues rock et le rock psychédélique aux États-Unis et au Royaume-Uni à la fin des années 1960 et qui se développa dans les années 1970 avec des groupes tels qu'AC/DC, Black Sabbath, Blue Öyster Cult, Deep Purple, Scorpions, sans oublier Led Zeppelin, considéré par certaines personnes comme une formation fondatrice essentielle. Les morceaux Tatto's lady de Rory Gallagher et Helter Skelter des Beatles sont significatifs de ce style naissant.
Le hard rock est né de la déviance de la culture hippie et de son essoufflement. C'est en fait une évolution naturelle de la confluence de plusieurs courants de musiques rock, en particulier le rock britannique (The Beatles, The Rolling Stones, The Yardbirds, The Kinks et The Who), le rock sudiste avec des groupes et des individualités comme Lynyrd Skynyrd, Steppenwolf et Rory Gallagher, auxquels viennent s'adjoindre des dérives du rock psychédélique et du blues urbain. Le hard rock résulte ainsi d'une évolution des musiques « pop-rock » hétitées des années 1960, tant au niveau de la technique qu'en ce qui concerne la prise en charge du son.
Néanmoins, le sens donné au mot « hard rock » prête à controverses. Ainsi, certaines personnes considèrent le terme comme un synonyme de ce que les Américano-Britanniques nomment « heavy metal » quand, pour d'autres, il répond à une formule générique englobant toute forme de musique « hard » par opposition à celles « soft ». En France et en Europe continentale plus généralement, l'expression « hard rock » fut longtemps préféré à celle américano-britannique d'« heavy metal ». Les fans de cette musique étaient d'ailleurs surnommés « hardos ».
Exemple Hard Rock 1
Cependant, depuis le milieu des années 1980, l'emploi du terme « heavy metal » a pris le dessus sur le terme « hard rock ». Le genre se radicalise avec un accent croissant placé sur la virtuosité et la vitesse d'exécution, en particulier du guitariste solo et du batteur, des ambiances pesantes (Wishbone Ash, Def Leppard, Kiss) et des thèmes qui s'inspirent souvent du satanisme (dans la lignée de Black Sabbath).
C'est également l'apparition de la vague du « heavy metal » britannique (en fait Judas Priest suivi d'Iron Maiden) qui s'oriente vers des aspects plus lyriques, alors que les Américains du groupe Metallica inventent le « speed metal » consistant à jouer sur des tempos ultrarapides. Ensuite, apparaissent d'autres styles plus ou moins bien définissables : le « trash metal », le « gothic metal », le « black metal », entre autres. Par extension, le « hard rock » regroupe ainsi de nos jours un ensemble de genres.
Exemple Hard Rock 2
Musicalement, le hard rock est basé sur une surenchère technique et sonore construite communément sur la base d'un rythme simpliste, au tempo soutenu, et sur de symptomatiques riffs de guitare (power-chords) intervenant à de nombreuses reprises. Les lignes de basse sont réduites à leur plus humble expression, basées fréquemment sur l'exploitation de notes répétées, en particulier les fondamentales. De son côté, la voix hurle plus qu'elle ne chante réellement et participe à l'effervescence scénique avec la complicité d'un public survolté.
Traditionnellement, le groupe de « hard » est fondé sur la présence de deux guitares électriques (parfois trois dans certains cas) au son saturé, d'une guitare basse, d'une batterie et d'une voix. L'agressivité sonore apportée par la saturation des guitares définit en grande partie l'image artistique renvoyée par cette musique. Le son diffusé par les « six cordes », particulièrement riches en harmoniques, absorbe l'espace sonore en ne délivrant uniquement que trois ou quatre accords, auxquels s'ajoute une impression de puissance acquise en mettant le gain de l'amplificateur à son maximum pour atteindre l'écrêtage du signal. On doit du reste cet apport technique au guitariste Jimi Hendrix qui travaillait avec son ingénieur du son sur la capacité d'obtenir de nouveaux timbres en modifiant l'électronique sans risquer d'endommager les amplificateurs.
Au-delà des forces vives et des tempos « speed », le hard rock est capable de produire par ailleurs de belles ballades. Ce sont les « power ballad ». Celles-ci exploitent à leur avantage le développement de mélodies suaves auquel un changement de timbre s'opère. La voix devient plus douce, les riffs de guitare s'estompent et laissent place à des arpèges, tandis qu'un synthétiseur produit un fond sonore constant. Le volume sonore et l'effet dramatique qui l'accompagne augmentent et diminuent par alternance avec, en fin de chanson, un retour au calme.
Exemple Hard Rock 3