L'harmonium est un orgue, de taille modeste et possédant un unique clavier. Il remplace fréquemment l'orgue à tuyaux dans les modestes chapelles. Le son est produit sur le même principe que l'accordéon.
L'harmonium est un modèle d'orgue à anches libres vibrant sous l'effet du souffle interrompu produit par le mécanisme d'une soufflerie actionné alternativement par le pied droit et gauche au moyen de deux pédales (pompe à pied). L'air est soit insufflé, soit aspiré suivant l'origine de fabrication de l'instrument (française ou allemande).
Avec l'harmonium, le musicien produit les nuances en modulant le pompage d'air. Néanmoins, la difficulté principale réside dans l'alimentation régulière du sommier. En effet, la maîtrise des nuances dépend étroitement de la soufflerie actionnée par la coordination des deux pieds, ceci pour éviter que l'intensité des sons ne fluctue de manière inconsidérée. C'est sur le modèle français que les plus grandes nuances peuvent être exécutées. Cela est dû au fait que l'air est insufflé dans les anches pour être ensuite envoyé vers l'extérieur de l'instrument.
Sa tessiture est généralement de cinq octaves. L'instrument est muni de différents registres similaires aux tirettes de ceux de l'orgue et servent à modifier son timbre par combinaisons. L'harmonium dispose habituellement de quatre jeux : basson, clairon, bourdon et cor anglais. Une pédale d'expression supplémentaire nommée « grand jeu » est disposée sous le clavier. Actionnée par le genou, elle complète l'instrument en appelant l'ensemble des jeux.
Si les premiers instruments à anche libre furent utilisés en Asie, il y a plus de 5 000 ans, le premier clavier reposant sur ce mécanisme (appelé "orgue expressif") date de 1810. Voir : orgue.
Depuis son apparition, de nombreuses versions d'harmonium ont vu le jour, dont des modèles équipés de deux claviers et d'un pédalier d'orgue, avec parfois un ventilateur pour alimenter le soufflet. Particulièrement répandu en Inde, il existe éhalement un modèle portatif, une version « allégée » constituée de soufflets actionnés à la main (celle restant libre servant à jouer la mélodie sur le clavier). Cet harmonium est l'adaptation d'un instrument introduit par des missionnaires au milieu du 19e siècle.
Datant de la fin du 19ᵉ siècle, citons par ailleurs l'« Harmoniphrase » proposé par le facteur d'orgue Dumont-Lelièvre qui est un modèle parmi les plus insolites en reposant sur un système d'accompagnement automatique du plain-chant. Cet exemplaire permet, en tirant légèrement le clavier vers soi, de jouer une mélodie tout en réalisant mécaniquement une harmonisation de celle-ci.
Harmonium
L'harmonium est également intégré dans des orchestrations, à l'image de Gustav Mahler, dans le Deuxième mouvement de sa huitième symphonie, ou Richard Strauss avec son opéra Ariane à Naxos.
De même, l'instrument peut s'écouter dans quelques B.O. de longs-métrages ou à travers des enregistrements de musique populaire là où vraisemblablement, on n'y songe guère : la chanson We Can Work It Out des Beatles, avec John Lennon à l'harmonium ou chez Elton John dans son album de 1973, Don't Shoot Me I'm Only the Piano Player.
D'autres musiciens de rock, comme Robert Fripp de King Crimson, Rick Wright du groupe Pink Floyd, Roger Hodgson de Supertramp ou encore Depeche Mode et la chanteuse allemande Nico, ont utilisé l'harmonium dans leur production discographique.
En savoir davantage : L'HARMONIUM, L'ORGUE À CLAVIER EXPRESSIF (sur pianoweb.fr).