Terme venant du nom français "discothèque". Courant musical hérité du rhythm and blues, le disco a vulgarisé le funk et préfiguré la house du fait de son battement répétitif et de son groove mâtiné de soul. La musique disco se caractérise par un rythme très entraînant, idéal pour danser. La musique du film Saturday Night Fever correspond à l'épicentre du mouvement musical planétaire.
Depuis la naissance du premier club du genre baptisé "The Loft", en 1970, le mouvement disco revient par épisodes pour nous rappeler toute l'importance qu'il a eue dans le développement des musiques actuelles : la dance, la house, la techno ou la french touch. C'est également une mode vestimentaire particulièrement marquée et des comportements sociaux déclenchés dans un contexte politique et économique peu rassurant (l'avènement du mouvement disco coïncide avec le premier choc pétrolier de 1973).
D'autres symptômes viendront systématiser le mouvement. Sur les murs, la libération sexuelle s'affiche et les films érotiques se multiplient. Le phénomène planétaire disco soulèvera de nombreux fantasmes. Il en viendra même à s'approprier le monde gay et déclenchera chez le « sexe faible » quelques atomes de désir indépendant.
Solidement ancré dans la culture afro-américaine depuis déjà plusieurs années, le mouvement disco attendra son point culminant avec le film La fièvre du samedi soir en 1977. Ce long-métrage devait apporter une des nombreuses réponses à cet engouement populaire en "matérialisant" aux yeux du grand public un style musical, une mode vestimentaire et une description de l'ambiance des discothèques américaines. Après sa sortie en France, le film agira comme une caisse de résonance en touchant toutes les couches sociales, au point même de s'inviter au petit-déjeuner dans les publicités télévisées.
Évoquer la musique disco, c'est prendre par ailleurs en considération la touche musicale européenne qui a développé sa propre lecture, sa culture, sa sensibilité et ses multiples ressorts intellectuels. De ces particularités émergeront différentes réponses artistiques que les Français et les Allemands revendiqueront à juste titre ; Ceronne et Giorgio Moroder, en particulier.
Comme tout mouvement artistique, la musique disco s'est construite sur un héritage. Son origine est à rechercher du côté des ressources afro-américaines, de la soul et du funk avec des pionniers qui ont pour nom Gamble, Huff, Sly & The Family Stone et Isaac Hayes.
Sa conception orchestrale repose sur une ligne de basse qui groove et accompagne des boucles rythmiques latines et africaines, elles-mêmes servies par un beat marquant tous les temps. La rythmique, une fois construite, est ensuite incorporée dans une riche orchestration comprenant des cordes, des cuivres et des chœurs. Le son produit est particulièrement dynamique, avec une mise en avant de la basse et de la batterie. Quant aux paroles des chansons, elles sont optimistes, positives. Les textes reflètent habituellement un maximum de satisfaction suspendu à un minimum de questionnement.
Parallèlement à cela, il est nécessaire de souligner toute l'importance du rôle joué par la jeune génération de DJs aux États-Unis. Ceux-ci, majoritairement des italo-américains, avaient pris place aux commandes en démontrant le sens de la fête qui les enflammait. Ils avaient su renouveler le concept d'animateur tout en adaptant leur énergie et leur technique à l'ambiance des "dancefloors" d'alors.
À écouter en priorité : Donna Summer, Gloria Gaynor, Giorgio Moroder, MFSB, Barry White, Chic, KC & The Sunshine Band, Cerrone, Sylvester.
Pour en savoir plus, consulter : LA MUSIQUE DISCO, HISTOIRE ET RÉVÉLATIONS (sur cadenceinfo.com).