Gamme (solfège et harmonie)

L'échelle heptatonique est utilisée par la musique occidentale et suppose l'utilisation d'une gamme constituée de sept notes et l'organisation modale et tonale qui caractérise la nature des compositions. Cette succession de notes est choisie dans l'échelle musicale des sons audibles et ordonnées en séries régulières. Selon les intervalles dont elle se compose, une gamme peut être diatonique, chromatique, enharmonique ou dissidente.

La gamme diatonique

On nomme gamme diatonique une succession de sons, disposés par mouvement conjoint et selon les lois de la tonalité. Elle est composée de cinq tons et de deux demi-tons qui sont disposés ainsi : deux tons consécutifs, un demi-ton, trois tons consécutifs et un demi-ton. La gamme majeure de Do repose ainsi sur les notes suivantes : do-ré (1 ton) ré-mi (1ton) mi-fa (1/2 ton) fa-sol (1 ton) sol-la (1 ton) la-si (1 ton) et si-do (1/2 ton).

La dernière note do est la première note répétée à l'octave supérieure. Toutefois, elle peut être également la note initiale d'une nouvelle série, semblable à la première, mais plus aiguë. Ce constat s'applique à toutes les gammes, et ce, quelle que soit leur constitution. Chaque note d'une gamme prend par ailleurs le nom de degré.

Concernant la gamme diatonique, les degrés successifs se nomment : tonique (I), sus-tonique (II), médiante (III), sous-dominante (IV), dominante (V), sus-dominante (VI), sensible (VII)

À propos de la construction des gammes

La disposition des notes de la gamme diatonique n'est point l'effet du hasard ou de la fantaisie, mais le résultat de la résonance naturelle des corps sonores. En adoptant cette théorie, cela ne signifie nullement que la gamme diatonique est créée a posteriori d'après ce principe ou qu'elle est la seule possible. Par exemple, la musique orientale développe des gammes ayant des constructions particulières ; les modes de plain-chant offrent aussi diverses dispositions dans la succession des tons et des demi-tons.

Parmi les systèmes qui cherchent à expliquer la raison d'être de la tonalité moderne, les Occidentaux ont choisi celui qui offre le plus de probabilités, en même temps que l'unité qui en rattache toutes les parties et en forme un tout émanant du même principe.

Les gammes dissidentes qui suivent démontrent que celle diatonique n'est pas la seule qui soit employée dans la musique occidentale. Il serait concevable de considérer comme des altérations accidentelles toutes les notes qui modifient les degrés de la gamme diatonique majeure. Mais, de même que l'altération constante du 3ᵉ degré crée un véritable mode nouveau, le mode mineur, de même d'autres altérations, si elles n'ont pas un caractère passager, déterminent, elles aussi, d'autres modes.

Un nombre accru de gammes différentes peuvent être formées « artificiellement » par la juxtaposition, deux à deux, de tous les tétracordes possibles. Elles n'ont pas de signification tonale et n'offrent des ressources harmoniques que dans le cas où tous les sons qui les constituent sont apparentés naturellement à la tonique, en vertu de l'affinité qui existe entre un son générateur et ses harmoniques, puis entre ceux-ci et leurs propres harmoniques.