1. Acoustique. Valeur subjective relative à une combinaison de sons, telle qu'un accord ou un intervalle, perçue comme agréable à l'oreille et offrant une sensation de repos. S'oppose à la dissonance.
2. Langue. Allure et accord phonique général d'un mot ou d'un nom.
3. Son. Voix ou instruments entrant réciproquement en résonance.
Dans le domaine musical, la consonance est le produit de deux sons ou davantage qui repose sur l'absence de battement audible. C'est particulièrement le cas de certains intervalles constitués de fréquences simples. Cette notion de consonance est toutefois relative en étant fonction de l'époque, de la culture, de l'éducation et du contexte. Dit autrement, ce qui peut paraître consonant pour une personne, semblera, pour une autre, être de la dissonance.
La consonance est également une valeur admise en fonction de l'évaluation de la justesse harmonique de son intonation. Dans ce cas, elle sert d'indication pour, par exemple, accorder un instrument de musique.
La consonance est de même corroborée par des ouvrages théoriques de composition musicale, pour signifier si un intervalle entre deux notes doit être considéré comme consonant ou non. Un intervalle est dit consonant quand il forme deux sons que l'oreille n'éprouve pas le besoin de séparer. De fait, la consonance donne une impression d'unité, de cohésion et de stabilité. À l'inverse, les intervalles dissonants constituent une distance entre deux sons que l'oreille éprouve le besoin de modifier, ceci pour éviter, autant que possible, une impression d'instabilité.
Dans la théorie musicale occidentale, un tableau des intervalles consonants existe :
L'octave et la quinte sont jugées comme des consonances parfaites. Ces deux intervalles sont considérés comme "justes". Ils produisent un sentiment de stabilité et d'accomplissement, mais également de dureté. La tierce majeure et mineure, la sixte majeure et mineure sont des consonances imparfaites et produisent une impression de douceur, mais d'inachèvement.
Tout en étant qualifié de "juste", la quarte est une consonance mixte uniquement dans le contexte d'un accord. Plus précisément, sa qualité varie en fonction de son emploi. Selon sa situation, une consonance mixte peut être analysée comme consonante ou dissonante. La concernant, elle rend l'accord dissonant quand celle-ci est en basse et consonant dans le cas contraire.
Tous les autres intervalles sont jugés dissonants et de consonances imparfaites.
La tierce, qu'elle soit majeure ou mineure, joue un rôle capital dans la composition de nombreux accords. Or, ceux-ci sont fréquemment désignés consonants ou dissonants et soulèvent quelques controverses.
Une vaste majorité d'accords repose sur une succession de tierces, à l'exemple du simple accord majeur. Celui-ci, considéré en harmonie comme un accord parfait, repose sur deux tierces. La première est majeure (do-mi) et la seconde mineure (mi-sol). Or, à cause de leur utilisation et si on en juge la théorie prescrite, on peut considérer notre accord majeur comme étant d'une consonance imparfaite, sans compter les renversements qui soulèvent d'autres questions tout aussi problématiques.
Que l'octave et la quinte soient considérées justes, ce n'est pas surprenant. En effet, quand les scientifiques se sont penchés sur la question en accomplissant des travaux en physique et en acoustique, les multiples essais réalisés ont sans cesse défini consonant des sons dont les fréquences fondamentales sont dans une correspondance arithmétique simple l'une par rapport à l'autre. C'est ainsi que les intervalles purs d'octave (2/1) et de quinte (3/2) ont toujours été considérés comme des consonances parfaites. Rien d'étonnant alors que les accordeurs, les premiers, utilisent ces deux écarts comme point de référence pour ajuster l'accord des instruments.
Les intervalles consonants sont donc arrivés les uns après les autres dans l'ordre des harmoniques, avec au rang 2 : l'octave, au rang 3 : la quinte et la quarte, et au rang 5 : les tierces et les sixtes. Cependant, cette connaissance n'explique pas tout. La culture joue son rôle dans l'appréciation des intervalles en développant la notion subjective de « justesse ». Le cas le plus élogieux serait de se plonger à l'écoute d'un instrument à clavier de l'ancien temps qui était accordé uniquement avec des tierces pures.
Ce débat entre ce qui doit être considéré comme consonant ou dissonant cours toujours. Il est surtout le reflet d'une éducation musicale, ayant admis par exemple qu'en Occident les instruments devaient reposer sur des gammes tempérées, du moins accordées de cette façon.
De nos jours, certains synthétiseurs, sans compter l'intelligence artificielle, sont dorénavant en mesure d'éveiller nos sens et nos goûts en construisant des gammes proposant des intervalles sélectionnés ou façonnés selon nos envies personnelles. Une autre donnée éducative, sans être absolument frontale, repose sur cette balance entre opposition et complémentarité des sons émanant d'instruments de diverses origines culturelles et accordés chacun avec leur propre critère.
La pureté d'un son musical est définie par une consonance, celle des harmoniques qui le constituent. L'altération de sa pureté se mesure par son taux d'inharmonicité, c'est-à-dire par ses partiels qui ne sont nullement harmoniques, qui ne sont pas à des fréquences multiples entières du son fondamental.
Bien qu'il subsiste fort peu d'instruments qualifiés d'inharmoniques, il en existe pourtant un connu de tous : le piano. À cause de son "imperfection", son accord a été aménagé au fil du temps par une modification de certains intervalles, dont l'une des plus récentes est celle théorisée par Serge Cordier dans son "Tempérament égal à quintes justes".
Un autre instrument qui soulève la portée éducative des goûts : la cloche. La percussion est fortement inharmonique, mais dans une telle proportion que cela permet de retrouver des consonances admises.