Ensemble de trois notes (ou plus) jouées simultanément. Un accord composé de trois notes est qualifié de « triade ».
La notion d'accord nous renvoie à l'origine de la polyphonie, c'est-à-dire dès le 11e siècle selon le traité d'Ogier de Laon, bien qu'il soit à peu près certain qu'aient existé quelques expérimentations rudimentaires de superpositions de notes dès le courant de l'Antiquité grecque.
Par le passé, si Pythagore s'était essayé à construire une gamme cinq siècles avant notre ère, les théoriciens de la musique se sont toujours passionnés pour ce "Mécano" un peu particulier. Cependant l'accord en tant que structure "autonome" ne verra en fait réellement le jour qu'entre le 14e et le 16e siècle. Zarlin, à la fin du 15e siècle, sera l'un des premiers à modifier le système pythagoricien afin de permettre l'utilisation d'accords de trois sons stables (accords considérés comme parfaits).
D'une certaine manière, Zarlin est donc l'un des principaux responsables de l'évolution harmonique de notre système musical occidental. Toutefois, en favorisant la verticalité, le théoricien pose de réels problèmes dans les réalisations mélodiques (en utilisant entre autres deux types de tons, majeur et mineur), et rend problématique la transposition. Ce système se développera cependant jusqu'au milieu du 18e siècle, où il sera remplacé par le système tempéré.
L'accord "stable" à trois sons se base sur les intervalles consonnants pris dans une gamme, dans lesquels on s'accorde entre autres, à ranger la tierce et la quinte. Mais l'accord à trois sons a rapidement été considéré comme insiffisant. Très vite ont été rajoutées une quatrième note, puis une cinquième, une sixième jusqu'à une septième note, toujours par saut de tierces.
Vis-à-vis de la fondamentale, ces nouveaux intervalles seront respectivement nommés septième, neuvième, onzième et treizième. Ennsuite, si l'on ajoute une tierce à la treizième, on retombe sur la fondamentale mais située à deux octaves au-dessus de la première.
Le cas échéant, chacun de ces intervalles complémentaires peut être altéré, ce qui offre un choix théorique de plus de 430 accords sur les 12 demi-tons de la gamme chromatique. Cependant, Il faut aussi tenir compte de la tonalité, des logiques d'enchaînement harmoniques, de l'esthétique, et des possibilités que nous offrent nos mains pour avoir une vue d'ensemble juste.
NB : certains accords enrichis ne conviennent pas à toutes les musiques. Il faut tout d'abord définir la fonction harmonique d'un accord à l'intérieur d'un morceau pour choisir à bon escient l'enrichissement que l'on peut lui apporter.
Est considéré comme accord la réunion de plusieurs sons entendus simultanément (à partir de 3 sons). La constitution des accords, leur type ou famille, le rôle qu’ils remplissent dans le discours musical constituent l’harmonie. Les accords sont classés par famille et par le nombre des sons différents dont ils sont composés. À 3 sons, nous avons l'accord majeur, mineur, diminué et augmenté. Plus le nombre de sons est important (accord à 4 sons, 5 sons, etc.) et plus le nombre de familles s'agrandies.
Les accords existent à l’état fondamental et à l’état de renversement. Tout les accords à l’état fondamental sont composés d’une série ininterrompue de tierce superposées, dont le son le plus grave est la fondamentale. L’accord à l’état de renversement est celui dans lequel l’ordre des intervalles a été interverti. (exemple : do, mi, sol, état fondamental de l'accord de do majeur - mi, sol, do, état renversé de l'accord de do majeur. On constate dans ce cas que la fondamentale n'occupe plus la position grave de l'accord). L'accord renversé peut être joué fermé ou ouvert ; l'accord fermé étant plus réductif dans ses possibilités que celui ouvert qui peut faire appel à des intervalles plus importants supérieur à deux octaves, ainsi qu'à des redoublements d'une ou de plusieurs notes.
Dans l'exemple ci-dessous, présentation du même accord 'fermé' et 'ouvert'.
L'introduction de la dissonance dans les accords a fait exploser l'approche du langage musical (en musique de jazz et en musique contemporaine).
Il convient aussi d'opposer l'accord structuré et organisé au cluster, accord utilisé dans la musique contemporaine et qui se compose d'un agrégat de sons. Le cluster, de part ses limites parfois hasardeuse, vise à créer une "couleur" sonore, plutôt qu'à établir une tonalité.
Dans l'accord cluster ci-dessous les notes qui vont de Fa à Ré devront être jouées avec le plat de la main.
1 - Accord arpégé ou brisé : accord dont les intervalles sont entendus l'un après l'autre.
2 - Accord homophone : accord composé des mêmes sons mais qui prend dans le tissu harmonique une acception différente.
3 - Accord mixte : accord dont la modulation appartient à la fois au ton que l’on quitte et à celui où l’on va.
4 - Accord de substitution : celui qui change de nature par le changement d’un de ses intervalles.
5 - Accord de prolongation : accord qui forme par une augmentation de la durée d’une ou plusieurs notes, à être appelé à faire partie de l’accord qui le suit.
6 - Accord plaqué : accord dont tous les sons sont attaqués simultanément (uniquement sur des instruments polyphoniques comme le piano ou l'orgue).
7 - Accord synthétique : accord constitué de quartes superposées (do-fa# / sib-mi / la-ré) et inventé par le compositeur Scriabine. Cet accord possède un rôle structurel primordial dans l'harmonie dissonante, car son utilisation supprime le principe d'attraction sur lequel repose le système tonal.
8 - Accord transitif ou de passage : accord qui sert de liaison entre deux tonalités. On l'intercale le plus souvent par mouvement chromatique, entre deux accords principaux.
9 - Accord d'un instrument : voir 'accordage'.
10 - Accord Transitif : accord étranger à la tonalité du morceau et servant à y introduire une modulation (changement de ton).