Mouvement musical du 20e siècle, la musique dodécaphonique, comme la musique sérielle (qui n'est que son prolongement) développée par le compositeur Arnold Schönberg entre les années 1908 et 1923, utilise les principes de l'atonalité. Elle est basée sur une nouvelle théorie de composition qui va à l'encontre de l'harmonie tonale, créant des espaces sonores sans repères par une utilisation importante de la modulation.
Arnold Schönberg considérait à l'insu de la musique tonale qu'il n'y avait pas de rapports hiérarchiques entre les degrés de la gamme, et que l'esprit thématique d'une pièce musicale repose sur la construction, puis le traitement d'une serié de douze sons différents pouvant subir au cours du déroulement de l'œuvre certains types de tranformation, telles la transformation rétrograde, le renversment des intervalles, le "retrograde" des renversements.
Arnold Schönberg : Concerto pour piano et orchestre
La composition musicale dodécaphonique est basée sur les douze sons de la gamme chromatique et exploite chacun de ses sons sans que ceux-ci ne soit répétés. Un ordre stable, rigoureux est établi et forme une série d'intervalles immuable qui sert de fondement à l'œuvre. Les intervalles sont utilisés le plus souvent de façon intervallique (paire d'intervalles dont la somme est égale à une octave).
Chacune des nouvelles séries ainsi créées est transposable sur chacun des degrés de la gamme chromatique offrant ainsi à l'idée d'origine un nombre important d'adaptations.
La musique sérielle, comme la musique dodécaphonique éconduit la mélodie des lois harmoniques d'attirance vers une autre note ou un accord. L'utilisation importantes d'intervalles récurrents (telles les quartes) proposent à l'auditeur une couleur sonore, souvent en tension et rarement en repos.
La musique sérielle n'apparaît réellement qu'avec la Klavierstück V de Schönberg en 1923 et n'utilise qu'une seule et unique suite de 12 sons (appelée série). Quand la série d'intervalles est définie, elle peut être exploitée dans sa forme originelle (forme droite), à l'envers, en partant de la fin (forme rétrograde), en renversement (les intervalles sont reproduit en mouvement contraire, l'intervalle descendant devient ascendant et vice versa) et enfin, en récurrence du renversement (miroir du rétrograde). Chaque série d'intervalle est transposable dans les 12 degrés de la gamme chromatique.