Parfois considéré comme un instrument archaïque et dépassé face au moderne piano, peut-être doit-il en partie cette réputation au fait qu'il s'agit essentiellement d'un instrument ayant eu son heure de gloire sous l'Ancien Régime, pusiqu'il est incontournable entre le 16e et 17e siècle ! Sa fonction dans l'orchestre baroque et classique est primordiale entre autre, pour la résolution de basse continue, mais ses activités de directeur d'orchestre et de soliste concertant sont loin d'être négligeables.
Les clavecins sont des instruments à clavier dont le son est produit par la vibration des cordes. Les cordes des clavecins et des épinettes sont pincées sous l'action des touches du clavier. Les cordes des clavicordes et des clavinets sont frappées par de fines lames de métal. Le clavecin est un clavier à cordes pincées par de petits plectres en penne qui donnent à l'instrument un son pointu et d'une incise caractéristique.
Clavecin 1
Sorte de harpe horizontale, le clavecin apparut en Europe à la fin du 14e siècle et se répandit au 15e siècle où il joua un rôle important dans l'orchestre baroque, en instrument solo ou d'accompagnement. Sa tessiture est égale ou supérieure à quatre octaves. Son châssis est en bois et artistiquement décoré et doré à la feuille, les cordes en cuivre ou en fer et les plectres en cuir ou en plume. Sa dimension moyenne est de 1,8 m de longueur pour 90 cm de largueur. Les plumes sont fixées sur un sautereau placé au bout de chaque touche. On les appelle sautereaux, car ils "sautent" quand la touche est enfoncée.
Clavecin 2
Certains modèles disposent de deux claviers superposés qui contrôlent trois jeux de cordes. En fait, les deux claviers agissent sur deux séries de cordes. Leurs multiples combinaisons permettent d'obtenir différents volumes et timbres. Comme pour le piano, le chevalet transmet les vibrations des cordes à la table d'harmonie. Une rosace est disposée dans la table d'harmonie. Elle permet à l'air contenu dans le châssis de vibrer plus librement et donc d'améliorer la qualité du son.
Grâce à quelques dispositifs techniques ingénieux, le clavecin peut disposer de plusieurs jeux (cordes de différentes longeurs, plectres plus ou moins durs).
C'est la désignation originelle (vers 1716) donnée en France par Jean Marius à son clavecin à cordes frappées par des maillets, analogue au "Clavecin à nuances" chez Bartolomeo Cristofori (vers 1709), contrairement au clavecin traditionnel et au clavicorde. C'est le point de départ du pianoforte, du piano moderne et à queue, etc. Beethoven donne à son opus 106 (1817-1818) le titre de "Hammerklavier", connu en France comme "Sonate pour piano n°29". Mais, naturellement, toutes ses oeuvres "pour piano" sont écrites pour le pianoforte.