Sampling, en anglais. Technologie consistant à prélever des échantillons d'une durée variable par processus numérique. Cette action se nomme l'échantillonnage et ce réalise au moyen d'un appareil nommé échantillonneur (ou sampleur en anglais).
C'est fréquemment à partir d'un lecteur audio ou stockés dans la mémoire d'un synthétiseur ou d'un ordinateur, que sont prélevés les échantilllons. Ceux-ci sont ensuite "extrapolés" par calcul dans la mémoire d'un sampler ou d'un ordinateur pour y être conservés et exploités. Une fois l'échantilllonnage accompli, les différents sons sont joués par un clavier de commande ou pilotés via un séquenceur.
Pour obtenir un son échantillonné donnant l'illusion d'un son continu, la vitesse de la fréquence d'échantillonnage doit être très élevée (plusieurs milliers de kiloHertz sont nécessaires). Pour être fidèle à l'original, le son doit être échantillonné au double de sa fréquence. Donc, théoriquement, tout échantillonnage doit s'effectuer à 40 kHz, puisque notre oreille est capable de percevoir des fréquences acoustiques de 20 Hz à 20 kHz.
Pour arriver à cette qualité sonore, notre bon vieux Compact-Disc est enregistré avec une fréquence d'échantillonnage de 44,1 kHz, mais pour les jeux multimédias, la radio numérique ou le téléphone, des vitesses d'échantillonnage inférieures sont utilisées. Si un échantillonnage d'une fréquence inférieure a l'avantage d'être moins "gourmand" en capacité de stockage, en retour, la qualité sonore obtenue est très moyenne. La fréquence d'échantillonnage détermine donc la qualité de la bande passante.
La qualité sonore d'un échantillon ne se résume pas uniquement à un choix de fréquence, en plus de celui-ci intervient la "résolution" qui modifie la dynamique de l'enregistrement. Elle détermine le nombre de valeurs choisies (exprimée en bits) et donne en conséquence la mesure qualitative d'un échantillon.
Outre la dynamique, l'augmentation du nombre de bits améliore la finesse du son, puisque le plus souvent celle-ci va de pair avec la fréquence d'échantillonnage. Par exemple, les premiers claviers échantillonneurs travaillaient en 8 bits, soit 256 valeurs par échantillon, pour une qualité sonore allant jusqu'à 12 kHz en moyenne.
Les échantillonneurs d'aujourd'hui ont une qualité sonore pouvant dépasser celui du Compact-Disc et ses 16 bits (aujourd'hui la norme standard) et qui autorise 65 000 valeurs. Chaque bit supplémentaire améliore le système de 6 dB, ce qui explique en partie la dynamique des enregistrements actuels (96 dB de rapport signal/bruit). La norme des DVD audio a hissé le palier à 24 bits, une norme qui deviendra celle de demain.
Extraire seulement quelques secondes d'une musique préexistante peut conduire à une infraction en termes de droit d'auteur, sauf bien sûr si le sample appartient au domaine public ou si l'utilisateur a préalablement reçu l’autorisation de son possesseur légitime.
Différents arrangements contractuels sont néanmoins possibles en échange d'un dédommagement financier ou d'un reversement sur les droits de diffusion de la musique dans lesquels l'échantillon sonore est présent. Cet accord n'est pas normatif. Il dépend avant tout du principe d'exploitation du sample vis-à-vis de ce qu'accorde le compositeur ou les ayants droit.
Ce processus est connu sous le nom de "clearing" ou "clearance". Faute d'entente réciproque, l'utilisation de l'échantillon est considérée comme un délit qui conduit de temps à autre à un procès. Dans un tel cas, toute diffusion antérieure et exploitation commerciale sont considérées comme des preuves à charge. Outre un dédommagement financier, toute source et support en lien avec l'échantillon doit être supprimé.
Utiliser un échantillon sonore tombé dans le domaine public est gratuit, à condition que l'auteur ou les auteurs soient décédés depuis au moins 70 ans. À quelques nuances près, il en va de même pour les autres supports comme les livres ou les images.
Sur internet, il existe des librairies de samples en ligne gratuites qui relèvent de la licence "Creative Commons". Celle-ci constitue un outil juridique qui autorise la permission d'utiliser une œuvre librement (texte, image, musique) en fonction toutefois de certaines restrictions ou aménagements. Cela peut concerner la copie, la distribution, la modification ou l'adaptation. Dans tous les cas, l'utilisation du sample doit rester conforme aux législations nationales du pays sur le droit d'auteur.
Généralement, le créateur d'une musique ne peut légitimement accorder la gestion d'une licence « libre de droits » à un organisme mandataire qu'à la condition de l'avoir stipulé sur un document écrit. La démarche est identique quand elle s'adresse à la personne productrice de l'œuvre, sous réserve qu'un accord de son exploitation soit approuvé de sa part.
Dès qu'une licence « libre de droits » existe, elle signifie pour son créateur que les droits d’auteur patrimoniaux sont cédés. Ils ne s'appliquent en aucune manière, quel que soit le pays et de façon irrévocable. Idem pour la manière d'exploiter la création (droits d'auteur moraux).
Sur le Web, il existe par ailleurs des plateformes payantes et collaboratives qui permettent l'utilisation de samples, mais avec des principes d'accords qui doivent être étudiés au cas par cas. Le plus souvent, les échantillons ne peuvent être exploités tels qu'ils se présentent et exigent d'être modifiés en profondeur pour éviter toute poursuite ultérieure.
Différentes variantes d'exploitation des sons existent. Citons celle basée sur un système de points (crédits), qui accorde l'utilisation d'un certain nombre de samples, par exemple, ou celle qui permet d'accéder à une librairie constituée de morceaux complets « libre de droits » et pour lesquels le musicien est contraint de créer lui-même ses échantillons.
En savoir davantage : COMMENT ÉCHANTILLONNER PROPREMENT (sur pianoweb.fr)