Anche (languette pour instruments à vent)

En résumé : languette de roseau, de bois ou de métal, fixée par une de ses extrémités au corps des instrument de musique à vent. Il existe l'anche battante construite d'une simple languette qui bat contre l'entrée de la paroi du tuyau (clarinette, saxophone) et celle à double languette qui produit le son par les battements réciproques de deux lames de roseau placées l'une contre l'autre (hautbois, basson, cor anglais, cornemuse).

L'anche peut être libre, comme pour l'accordéon ou l'harmonica ou battante pour les bois. Faite de roseau, de métal ou de matière plastique, elle est mise en vibration directement par le souffle du musicien (basson, chalumeau, clarinette, hautbois, saxophone, …), par une soufflerie mécanique (accordéon, bandonéon, harmonium, orgue…) ou par une poche d'air alimentée par le souffle du musicien ou un soufflet (biniou, cornemuse, musette…).

Les différentes anches

Le souffle fait vibrer l'anche qui met à son tour une colonne d'air en vibration. Elle agit comme une valve qui module le déplacement d'air provoqué par le souffle.

Il existe quatre sortes d'anches distinctes aux propriétés acoustiques bien distinctes :

L'anche simple libre, type accordéon. Une languette mise en vibration par un déplacement d'air et vibrant librement en aller/retour.
L'anche simple battante, type clarinette. Une languette mise en vibration par un déplacement d'air et vibrant contre un bec qui constitue l’ouverture ménagée dans le tube de l’instrument.
L'anche double libre, type cornemuse. Deux languettes mises en vibration par un déplacement d'air et vibrant librement soit dans la bouche, soit dans une chambre appelée « capsule ».
L'anche double contrôlée par les lèvres, type hautbois. Deux languettes mises en vibration par un déplacement d'air et que le musicien peut contrôler par la variation de son souffle et des pressions infimes de ses lèvres et de la mâchoire. La qualité de cette anche est aussi importante que celle de l’instrument.
L'anche quadruple, type serunai. Elle est similaire à une anche double, mais avec deux épaisseurs de roseau de chaque côté de l'ouverture. Elle est particulièrement utilisée avec les instruments en provnenace d'asie, Thaïlande, Indonésie...

La fréquence de vibration de l'anche dépend de deux paramètres physiques : la raideur et la masse. Pour l'accordéon, les lames sont fixées, par vis ou rivets, sur une plaque métallique. L'anche vibre librement. Dans le cas de la anche simple battante, celle-ci est contrôlée par les lèvres et le souffle du musicien. Elle rebondit périodiquement contre l’ouverture ménagée dans le tube de l’instrument. La clarinette et le saxophone utilisent des anches formées d'une lamelle le plus souvent de roseau qui est maintenue sur un bec par une ligature métallique, en cuir ou en matériau synthétique, et munie d'un système de serrage par vis.

Les anches sont classées par dureté ou par force. La dureté est à associer avec l'ouverture du bec et la longueur de la table. En règle générale, une anche faible produit un son assez criard, chargé en harmoniques aiguës, tandis qu'une anche plus forte produira un son plus doux mais demandera plus d'effort au musicien pour être mise en vibration. L'anche doit être un peu "rodée" avant de donner un son convenable. De plus, celles en roseau sont sensibles aux conditions atmosphériques et à l'usure de leurs fibres, d'où l'utilisation de plastique entrant parfois dans leur composition, quitte à modifier le timbre obtenu.

Des anches à base de fibres et de résine existe également. Celles-ci, outre leur insensiblité aux changements de température et d'humidité, ce type de anche possède une durée d'utilisation supérieure aux anches en roseau, sans sacrifier la qualité sonore.

Concernant l'orgue à tuyau, l'instrument dispose du même principe de fonctionnement que les instruments à anche simple, à la seule différence que l'anche est toujours en laiton.