Baroque (musique)

Terme employé par le passé pour désigner une caractéristique générale de l'art, signifiant exagéré, pompeux. Au commencement, les deux pôles essentiels de la musique baroque sont l’Italie et la France, avec des styles qui s'opposent, et ce, malgré des influences réciproques. Par la suite, d'autres pays participeront au mouvement en y apportant leurs spécificités. Citons, l’Allemagne (qui culminera avec Jean-Sébastien Bach), l'Angleterre, les Pays-Bas et, plus modestement, l'Espagne.

Le point de départ du baroque se situe approximativement au début du 17ᵉ siècle avant de connaître une seconde floraison vers 1750 avec le rococo. La première période est très féconde dans le domaine des innovations. La musique instrumentale s’émancipe et ne se contente plus d’accompagner les polyphonies vocales en élaborant ses propres structures. Son esthétique et son inspiration succèdent à celles de la Renaissance, apogée du contrepoint et de la "polymélodie", et précèdent celles du classicisme, porteur d'éléments rationnels.

Si le baroque débute symboliquement en Italie avec l'opéra L'Orfeo de Claudio Monteverdi en 1607, les compositeurs Bach, Haendel, Rameau, Telemann et Vivaldi constituent néanmoins l'apogée du style. De leur vivant, les intentions expressives de nombreux musiciens tournaient déjà autour de l'emploi d'une musique tonale, particulièrement jeune. Toutefois, ces cinq figures de la musique baroque sont essentielles en raison de la construction idéologique de leur art portant sur des tournures décoratives élaborées, par la présence dans l’orchestre d'une basse continue, mais également par un discours contrapuntique particulièrement présent. Habituellement, les mélodies sont confiées à une voix principale, tandis que les nombreux effets sonores, vocaux et instrumentaux, développent toute une palette de sentiments démesurés et contrastés.

Cette période de la musique classique connaîtra une profusion d'ouvrages qui lui seront consacrés, à l'instar de la cantate, de la fugue ou de la sonate. L’élaboration de la théorie musicale est dominante, passant en revue les tonalités, la polyphonie, la gamme tempérée et les possibilités offertes par les deux modes, majeur et mineur. Différents instruments de musique doivent être également associés pour avoir joué un rôle essentiel dans la pérennité du genre au cours de son histoire, en particulier la viole de gambe, le violon et le clavecin.

Paradoxalement, bien que désignant un style lié à une époque soigneusement définie, la musique baroque n'a jamais été précisément délimité dans le temps. Sa "redécouverte" au début du 20ᵉ siècle témoignera d'une ère nouvelle portant sur l'éloge de la beauté de ses lignes et de sa gamme d'inclinaisons émotionnelles. Bien plus qu'un style, elle répond à un concept, à une abstraction intemporelle appréciée autant par les compositeurs que par un public attaché aux mélodies tonales d'avant le romantisme.

Par ailleurs, la musique baroque, dont certaines œuvres sont qualifiées de "musica nova de néo-baroques", est considérée à l'intérieur des conservatoires comme un excellent modèle d'étude pour assimiler la portée de l'harmonie, du contrepoint liés à l'interprétation, faisant même office de la part de certains professeurs, de complémentarité dans l'enseignement des musiques actuelles.