Terme utilisé dans le langage courant pour "accord". Action d'accorder un instrument à sons fixes. L'accordage est un processus technique qui consiste à ajuster la hauteur d'un ou de plusieurs sons consécutifs d'un instrument de musique afin d'établir des intervalles précis entre ces sons. L'accord est généralement basé sur une référence fixe, telle que le LA du diapsason (440 Hz).
Concernant le piano
Le point de départ de l'accord s'effectue habituellement à l'aide d'un diapason étalon dont la fréquence est fixée à 440 Hertz, c'est-à-dire 440 battements par seconde. Pour accorder, le technicien écoute les battements (oscillation) qui sont le résultat de vibrations sonores qui s'interfèrent.
L'accordage correspond au réglage fin de chaque intervalle de la gamme. Il permet le juste équilibre de chaque ton et demi-ton sur toute l'étendue du registre. Les cordes sont tendues avec une "clé d'accord" jusqu'à obtenir la bonne fréquence de la note frappée.
Chaque fréquence double à l'octave supérieure et dans une corde tendue d'un piano, plus l'amplitude du mouvement est grande, plus le son est puissant (notes basses).
L'accord du piano utilise la gamme tempérée qui divise l'octave en douze intervalles égaux. Le 'tempérament' qui le caractérise est une justesse artificielle qui simplifie la division de l'octave. Il se base sur la perception du nombre juste de battements pour un intervalle donné.
Précisons toutefois, qu'en réalité, la gamme diatonique (do, ré, mi, fa, sol, la, si, do), telle que l'engendrent les accords parfaits majeurs formés par les sons harmoniques (tierce majeure et quinte juste), est sensiblement différente de la gamme de piano. Les notes d'un piano sont accordées de telle sorte que tous les tons y soient égaux entre eux, et que chaque demi-ton soit exactement la moitié d'un ton. Ainsi, chaque octave juste du piano étant composée de 5 tons et de 2 demi-tons, contient exactement 12 demi-tons égaux entre eux. Cette façon d'accorder le piano ainsi que tous les instruments à clavier s'appelle l'accord tempéré ou le tempérament égal.
Au contraire, dans la gamme naturelle, c'est-à-dire composée par des sons fournis par la résonance naturelle d'un corps sonore, la quinte juste naturelle est légèrement plus grande que celle tempérée, et la tierce majeure naturelle est sensiblement plus petite que sa version tempérée. Il en résulte que la gamme naturelle contient des tons qui ne sont pas égaux entre eux et des demi-tons diatoniques qui sont plus grands que la moitié d'un ton.
L'accordage peut se réaliser également en modifiant la tension d'une membrane ou la longeur d'un tuyau (par exemple, en tirant sur le barillet d'une clarinette).
Selon l'instrument utilisé, l'accord peut être effectué par le musicien lui-même (guitare, violon, flûte, hautbois, clavecin, harpe…), mais il est préférable de faire appel à un spécialiste quand l'instrument relève d'une certaine complexité, à l'image de l'accordeur pour le piano ou de l'harmoniste pour l'orgue.
L'accordage d'un instrument se fait soit à l'oreille, soit à l'aide d'un diapason ou d'un accordeur, et peut s'étendre d'un instrument seul à tout un ensemble.
Habituellement, l'accord est réalisé en référence à une «&bsp;fréquence étalon ». Cependant, dans le passé, la référence conventionnellement fixée à 440 Hz n'était pas fixé. L'accord des instruments à sons fixes se conformait selon le type de musique, d'époque et de lieu. La conséquence de chaque concertation se traduisait, dans certaines œuvres de musique ancienne et pour certains instruments, par l'emploi d'un diapason différent.
Violon, alto et violoncelle
Les cordes d'un violon, de la plus grave à la plus aiguë, sont accordées à la quinte de la manière suivante : sol, ré, la et mi. On peut cependant accorder le violon autrement pour obtenir un effet, la scordatura par exemple (écouter les cordes à vide, écouter comment on accorde un violon désaccordé).
Les cordes d'un alto, de la plus grave à la plus aiguë, sont accordées à la quinte de la manière suivante : do, sol, ré et la. À noter que les cordes sol, ré et la sont les mêmes que celles du violon
Les cordes d'un violoncelle, de la plus grave à la plus aiguë, sont accordées à la quinte de la même manière qu'un alto mais une octave plus bas : do, sol, ré et la.
Basse électrique et contrebasse
Les cordes d'une basse électrique, de la plus grave à la plus aiguë, sont accordées le plus souvent en mi standard : mi, la, ré et sol. Il s'agit du même accordage que la contrebasse et que la guitare sans les 5ᵉ et 6ᵉ cordes. Cependant, il existe d'autres formes d'accordage, notamment en mi bémol standard ou drop D qui permet d'atteindre deux demi-tons plus graves. Dans le cas de la basse à cinq cordes, celle-ci comprend une corde plus grave, souvent accordée en Si grave : si, mi, la, ré, sol (B E A D G). Quant à la basse à six cordes, elle ajoute une corde plus aiguë, souvent accordée en do : si, mi, la, ré, sol, do (B E A D G C), ce qui diffère avec l'accordage d'une guitare, pour lequel la corde équivalente (plus aiguë que le Sol) est accordée en Si
La guitare acoustique et électrique
L'accordage standard d'une guitare à six cordes, de la plus grave à la plus aiguë (de 6 à 1), est : mi, la, ré, sol, si, mi (E A D G B E). Les cordes consécutives d'une guitare sont donc accordées en quarte juste, soit deux tons et demi, à l'exception de l'écart entre la 3ᵉ et la 2ᵉ corde où une tierce majeure (deux tons) est utilisée.
Pour accorder l'instrument, les guitaristes dépourvus d'un accordeur électronique emploient fréquemment les harmoniques des cordes. Au départ, le musicien fait résonner la corde de La en plaçant le doigt sur celle-ci, sans appuyer, au-dessus de la 7ᵉ frette, ce qui fait résonner la troisième harmonique (mi). Immédiatement après, il fait de même avec la corde de mi (la corde supérieure), ce qui entraîne la quatrième harmonique (mi). Le guitariste compare ainsi si les deux cordes sont correctement accordées. Dans ce cas, il ne doit pas y avoir d'ondulations perceptibles à l'oreille. On recommence ensuite le même processus en fonction de la hauteur de chaque corde. Seule la corde de si (5ᵉ corde), fixée à une tierce au-dessus du sol (4ᵉ corde), exclut de fait cette technique.